Cette sculpture représente ma vision du coupe : deux individus, présentant à la fois des similitudes et des différences, qui gardent des traces du chemin parcouru. Et qui sortent du cadre, c’est-à-dire des stéréotypes de couple et de genres. Et surtout qui s’apportent mutuellement de la joie. Deux personnes connectées et non fusionnées : c’est un modèle que je garde à l’esprit dans ma pratique de thérapeute de couple.
J’ai fait cette sculpture à partir d’une proposition d’art-thérapie qui était de transformer une paire de chaussures en œuvre d’art. Par ailleurs, elle renvoie à la sculpture « The Couple » de Meret Oppenheim : deux chaussures fusionnées au niveau des orteils, qui mettent le couple dans une impasse : impossible d’avancer. Alors que celle-ci illustre (à mes yeux) la vision d’un couple comme une fusion dans laquelle les deux individus perdent leur autonomie, ma sculpture illustre le modèle de connexion (prôné par Bob et Rita Resnick du GATLA, auprès de qui je me suis formée à la thérapie de couple) : les deux personnes sont reliées par des rubans et des aimants qui permettent de cheminer ensemble en se tenant par la main, mais aussi de se lâcher la main et d’aller vaquer librement chacune à ses activités. Des personnes libres et autonomes (et non deux moitiés d’un tout).
Ce qui n’apparaît pas dans cette sculpture, c’est que je vois aussi le couple comme un espace de guérison : j’invite les couples que j’accompagne à faire équipe pour guérir ensemble les traumatismes de chacun. En effet, le couple est un espace où les séquelles des traumatismes se manifestent et conduisent à des malentendus et des heurts entre les partenaires. (Lire à ce sujet mon article « Mais pourquoi on se prend la tête ? L’éclairage de la théorie polyvagale », et mes articles sur les traumatismes dans la section « Partage de connaissances » de mon autre site internet.